Plébiscitée par son parti, la CDU, qui l’a reconduite pour sa présidence à 96,7% des voix, Angela Merkel est également appréciée par 67% des allemands de tous bords et plus de 56% d’entre eux souhaitent reconduire à nouveau son mandat après 10 ans de gouvernance. Dans son discours du mardi 9 décembre, elle a dévoilé en 70 minutes toute sa démarche, sa philosophie, sa vision et son plan d’action pour l’Allemagne. La salle lui a entonné une standing ovation de près de 13 minutes d’applaudissements. Une popularité qui n’a d’égal que celle du chancelier Helmut Kohl, le seul à avoir brigué quatre mandats d’affilée en Allemagne entre 1982 et 1998.
La méthode Merkel
Pourtant, Angela Merkel n’a pas tari de réformes qu’elle a mené d’une main ferme contre vents et marées. Elle a réussi à imposer des mesures impopulaires qui ne seraient certainement pas passés en France où la contestation est monnaie courante. Qu’est-ce qui lui a permis de réussir ce tour de force ? Appliquer des réformes impopulaires tout en bénéficiant d’un soutien des plus populaires ! Son discours en dit plus long sur son personnage et sur sa réussite. Elle a d’abord rappelé les résultats de son bilan, « avec un taux de chômage le plus bas en Europe et en 2015 le premier budget équilibré en quarante-cinq ans, l’Allemagne va bien ». Ensuite, elle a souligné les efforts qu’il faudra encore consentir car, pour elle, « la crise n’est pas finie », avant de donner sa vision d’avenir où elle a repris ses thèmes favoris ; défi du numérique et de l'industrie 4.0, défi démographique, défi de la compétitivité. Sa philosophie tient en sa citation de Victor Hugo « L’avenir a plusieurs noms. Pour les faibles, il se nomme l’impossible. Pour les timides, il se nomme l’inconnu. Pour les penseurs et les vaillants, il se nomme l’idéal. ».
Le secret de la bonne gouvernance
Simplicité, transparence, vérité, sagesse et fermeté. Telles sont les valeurs qui semblent guider Angela Merkel dans sa gouvernance. « Si nous ne tenons pas nos promesses et si nous ne réalisons pas nos réformes, nous perdrons alors notre crédibilité », telle semble être la quintessence de la pensée d’Angela dont le chemin semble bien tracé pour les élections fédérales de 2017.