Publiée le 2 septembre 2015, l’image du petit Aylan, cet enfant Syrien de 3 ans dont le corps a échoué sur une plage turque, va bouleverser les consciences dans le monde. Cette image va d’abord émouvoir l’Europe bien avant les Etats-Unis et ce n’est que tardivement qu’elle sera reprise par les médias Français. Depuis sa publication, les messages de solidarité avec les migrants n’ont cessé d’affluer sur le net et les réseaux sociaux à tel point que cette image semble avoir fait fléchir la politique mondiale au sujet des migrants, victimes de la guerre en Syrie.
Pourquoi cette photo a-t-elle été plus touchante que tous les discours et appels à l’aide émis depuis plusieurs mois par les populations fuyant l’enfer de la Syrie ? La posture et l’âge du petit Aylan Kurdi y est pour beaucoup. L’image est d’autant plus choquante que le garçonnet semble ressembler à n’importe enfant du monde et qu’elle renvoie une image déshumanisante nous rappelant l’indifférence dangereuse dans laquelle tous les peuples nantis semblent avoir sombré.
Telle la photo de Nick Ut, représentant Kim Phuc, la jeune Vietnamienne qui court nue, gravement brûlée par le napalm en 1972, l’image du petit Aylan semble avoir pesé sur la politique mondiale au sujet des migrants. Du jour au lendemain, les mêmes Chefs d’États qui cherchaient un moyen de renvoyer les migrants chez eux et de limiter leur afflux, ont multiplié les messages et les dispositifs d’accueil, reconnaissant ainsi le drame de ces populations dépossédées de leurs biens et de leur vie. Même, les Etats-Unis, dont la politique est pointée du doigt comme étant la responsable de cette situation dans le monde, ont fini par proposer de relever leur quota d’accueil de 70.000 à 75.000 migrants.