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Valerian, le coup de poker de Luc Besson

Writer's picture: ZenewsmagZenewsmag

Le studio de Luc Besson, Europacorp, mise tout sur Valerian, une superproduction au budget colossal de 200 millions d’euros qui sort le 26 juillet, pour compenser la perte non moins colossale de l’entreprise de 120 millions d’euros pour un chiffre d’affaires annuel de 152 millions d’euros. Comment Luc Besson en est-il arrivé là ? Qu’est-ce qui a mis à mal le studio Europacorp ? Qu’est-ce qui lui permet de croire en ce coup de poker ?

Une stratégie à l’international qui n’a pas pris

On ne lui connaît que des succès en France. Le Grand Bleu, Léon, Le cinquième élément, Taxi, Taken, Jeanne d’Arc ou encore Lucy. Tout ce que Luc Besson produit semble rencontrer systématiquement le succès auprès du public et engendrer des millions de bénéfices. Pourtant, en révélant ses chiffres au premier semestre 2017, la société a surpris ses investisseurs en annonçant une perte de 120 millions d’euros. Soit près de 80% du chiffre d’affaires annuel produit par le studio. Cette situation est due au pari international du réalisateur français qui n’a pas été concluant. Le groupe a pâti de la contreperformance de plusieurs films de langue anglaise qu’il a distribués et a accumulé les pertes, notamment sur Miss Sloane de John Madden, Shut In de Farren Blackburn, Ma vie de chat de Barry Sonnenfeld ou The Circle de James Ponsoldt, malgré la présence d’Emma Watson et de Tom Hanks. Les résultats décevants au box-office n’ont pas permis de compenser les coûts de distribution des films aux Etats-Unis estimés à plus de 100 millions d’euros.

Une nouvelle stratégie pour remonter la pente

Face à cette crise annoncée dès l’automne 2016, Luc Besson a entrepris plusieurs actions pour lever des fonds. Il a ouvert son capital au groupe chinois FF Motion Invest, filiale de Fundamental Films, quitte à réduire son influence capitalistique et sa part dans son entreprise où il reste tout de même le premier actionnaire avec 31,58 %. Sa renommée lui a permis non seulement de convaincre de nouveaux investisseurs mais aussi de conserver la confiance des opérateurs boursiers qui n’ont éprouvé aucune panique à l’annonce des pertes d’Europacorp. Le cours n’a chuté que de 4,7% à Paris. Bien évidemment, pour bénéficier d’une telle confiance, il fallait avoir un projet. Et celui-ci s’appelle Valerian ! L’un des films les plus chers de l’histoire du Cinéma. Son budget de 200 millions d’euros n’a d’équivalent que le « Star Wars » mythique au succès mondial. Tous les acteurs concernés savent qu’Europacorp ne peut pas se permettre un échec commercial de Valerian. Avec ce projet, ce serait quitte ou double. Pour Luc Besson, ce film est calibré pour être un grand succès car c’est un film à sensation utilisant pleinement la technologie 3D qui semble toujours opérer sa magie auprès des téléspectateurs. Le synopsis est également intéressant car Valerian va permettre aux spectateurs d’effectuer un voyage extraordinaire dans un monde où toutes les planètes sont en paix jusqu’à l’apparition d’une grande menace sidérale. Même s'il déçoit sur le box-office américain ou européen, le film bénéficiera de l'appui de Fundamental sur le gigantesque marché chinois. En cas de succès, à l'inverse, Valerian a le potentiel pour devenir une franchise avec des suites à l’instar de Taxi ou de Taken, et Luc Besson assoirait ainsi définitivement sa crédibilité non seulement en tant que réalisateur hors normes, mais aussi en tant qu’entrepreneur visionnaire capable de redresser les situations les plus catastrophiques dans la vie d’une entreprise.

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