Donald Trump a fondé sa campagne sur la promesse de « rendre sa grandeur à l’Amérique ». Cependant, cette grandeur ne s’entend pas par la projection de la puissance américaine à l’extérieur, mais sur une priorité donnée au retour du bien-être et de la prospérité des Américains dans leur pays d’origine.
Vis-à-vis de l’Europe, Donald Trump a fervemment soutenu le vote en faveur du Brexit en critiquant l’Union Européenne. Il considère qu’il appartient aux Européens de se prendre en charge, de financer leur défense et de ne plus compter que sur L’OTAN. Il est également critique de l’intervention américaine à l’étranger et du cycle d’opérations militaires lancées par l’administration George W. Bush. Il est donc anti-néo-conservateur. Le président Obama lui-même avait promis de « ramener les troupes à la maison ». Cependant la réalité du Moyen-Orient l’a rattrapé et l’a contraint à maintenir un certain nombre d’opérations.
À plusieurs reprises, Donald Trump a complimenté ouvertement Vladimir Poutine, qu’il considère comme « un meilleur leader que Barack Obama ». Sa fascination pour l’homme ira-t-elle jusqu’à accepter certaines de ses visées sur le voisinage de la Russie et le Moyen-Orient ? Donald Trump est resté très évasif sur ces questions. Donald Trump semble s’entourer de vieux routiers de la guerre froide, qui vont retrouver quelques éléments familiers dans le paysage actuel et ne seront pas disposés à brader les intérêts américains en Europe.
Un autre axe de la campagne Trump a porté sur le rejet de la mondialisation et des accords de commerce international, accusés d’avoir détruit l’emploi aux États-Unis. Dans son viseur, la Chine qui, pour lui, est l’une des grandes bénéficiaires de cette mondialisation. Il souhaite instaurer des barrières tarifaires sur les produits chinois et rejette l’accord de libre-échange avec l’Asie. Il a proposé également de renégocier l’accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique qui a été conclu par Bill Clinton.
La victoire Trump a des conséquences qui dépassent l’Amérique. Elle pourra même changer la face du monde. En effet, elle semble conforter les mouvements leaders populistes du monde entier, de l’Europe à l’Asie. En ce sens, elle aura forcément un impact sur les relations internationales. Mais, n’oublions pas que c’est un homme d’affaires avant tout. Il est fort probable que Trump lance, comme il sait bien le faire, des ballons d’essais pour mieux asseoir sa stratégie de négociations. Il saura certainement infléchir ses positions quand ce sera nécessaire pour assurer, tout de même, un climat de paix mondiale.