
C’était le point de toutes les discordes entre Air France et son personnel. On se rappelle encore des évènements violents qui ont envenimé le climat social de la compagnie. Air France souhaitait créer une structure parallèle low-cost pour faire face à la concurrence internationale et réduire ses déficits. Mais son personnel, principalement les pilotes, a tout fait pour entraver ce projet, craignant des changements quant aux conditions de travail et de rémunération des pilotes.
Depuis, consultés par référendum par leur principal syndicat, le SNPL, les pilotes ont approuvé lundi soir à 58,1% le principe de cette entité controversée. Baptisée Boost, la future filiale low-cost d’Air France semble avoir franchi un pas dans les négociations. C'est l'un des points phares du projet stratégique, Trust Together, défendu bec et ongles par le PDG de la compagnie, Jean-Marc Janaillac, pour redresser la rentabilité d'Air France. Il s'agit donc d'une bonne nouvelle pour la compagnie aérienne, qui a pris «acte de ce résultat marqué par une forte participation, qui traduit un désir d'aller de l'avant».
Mais les discussions ne sont pas bouclées pour autant. Le projet d'accord global lié à Boost, qui exploiterait certaines lignes d'Air France non rentables, reste sur la table jusqu'au 24 février. Le contexte demeure tendu entre les pilotes, le SNPL, et la direction. Si les pilotes ont voté en masse (73,8 % de participation) lors de cette consultation, le SNPL n'a eu de cesse de pointer du doigt les risques liés à l'externalisation, craignant le «glissement de la compagnie mère vers une compagnie à bas coûts». Il militait plutôt pour le développement d'une nouvelle marque en interne. Les discussions doivent se poursuivre, mais un premier pas d’apaisement social a déjà été franchi par la compagnie.