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Profession Slasher, ces jeunes qui cumulent les jobs


Ils ont deux ou trois métiers et ils le revendiquent. Parce qu'ils ne se font plus d'illusions sur le monde du travail, les trentenaires improvisent de nouveaux modes d'emplois.

Stéphane a un appétit d'ogre que les vingt-quatre heures d'une journée ne suffisent jamais à rassasier. Ce n'est pas que ce Parisien de 34 ans soit hyperactif, non. Mais plutôt qu'il sait qu'une seule vie ne sera jamais assez longue pour accomplir tout ce qu'il voudrait. Alors il a pris le taureau par les cornes et a décidé de se dédoubler. "J'ai commencé par travailler dans l'audit immobilier, par atavisme familial. Au sein de l'entreprise, j'ai mis sur pied un service de communication institutionnelle qui m'a permis de faire de la vidéo, ma vraie passion. Et, aujourd'hui, parallèlement à mon job, j'ai monté mon auto-entreprise, où je vends mes services à des maisons de production et des chaînes de télé en tant que réalisateur."

Une quête d'épanouissement plus que de salaire

Issus de la génération 25-35 ans, les slashers incarnent une vision complètement transformée du monde du travail, ayant intégré la précarité comme mode d'emploi et ne rêvant pas de salaires mirobolants mais juste de quoi créer les conditions d'une vie épanouie, sur le mode "quitte à être précaire, autant que cela soit dans un domaine qui m'enthousiasme". "Cela concerne une catégorie de personnes bien précise, celle à fort capital culturel, celle que l'on qualifie parfois de bobo, sans qu'il s'agisse de bourgeois dans ce cas précis", estime le sociologue François de Singly.

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