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Le Maroc dans le carré final, ce n’est pas un hasard

C’est peut-être la plus belle histoire de ce mondial. Une équipe de valeureux guerriers qui a honoré non seulement le Maroc, mais aussi le Maghreb, les pays arabes et tout un continent. Première équipe africaine à atteindre le carré d’or de la coupe du monde de football, alors que personne ne s’attendait à un tel exploit. Pourtant, cette performance est loin d’être le fruit du hasard.


C’est un conte de fées qui aurait pu être achevé si l’équipe du Maroc était dans ses meilleures conditions face à la France en demi-finale. Aguerd forfait, Saiss blessé, Amrabet diminué avec ses douleurs au dos, Boufal sur le terrain avec une cheville strappée, Ziyech obligé de courir avec déjà plusieurs kilomètres fournis dans les matchs précédents. Même dans ces conditions, l’issue du match face aux champions du monde aurait été plus juste avec un score de 2-1, voir un match nul, si l’arbitre avait accordé les deux pénaltys qui semblaient évidents pour le Maroc.


On avait réduit cette équipe marocaine à la défense, mais elle a surpris tout le monde en montrant ses qualités d’attaque et d’abnégation. Malgré le coup de massue du but encaissé dans les premières minutes, les hommes de Hoalid Regragui se sont donnés à fond pour égaliser. L’incroyable retourné de Jawad Al Amiq aurait certainement mérité un meilleur sort. Mais c’est la loi du football et la tâche semblait bien laborieuse face aux plus grands talents du football mondial, aussi bien au niveau des titulaires que sur le banc des remplaçants. Didier Deschamps avait l’embarras du choix, alors que Hoalid Regragui n’avait pas de choix. Il a bataillé avec ce qu’il avait et ce qu’il pouvait et toute l’Afrique lui est reconnaissante de l’esprit qu’il a su insuffler au football africain et du parcours extraordinaire qu’il a réussi avec les Lions de l’Atlas, alors qu’il n’avait que 3 mois pour prendre le train en marche.


On avait réduit cette équipe marocaine à la défense, mais elle a surpris tout le monde en montrant ses qualités d’attaque et d’abnégation.

Au début du mondial, personne n’avait cru en cette équipe et tout le monde pensait qu’elle serait, comme à l’accoutumée pour les équipes du Maghreb et de l’Afrique, éliminée dès les phases de poule. Mais voilà qu’elle tient tête à la Croatie, qu’elle gagne contre la Belgique et le Canada, qu’elle sort première de son groupe, qu’elle élimine l’Espagne puis le Portugal. C’est la première fois qu’une équipe issue du continent africain fait autant de mal aux grandes nations européennes de football. Mais attention, le parcours incroyable de ces talents marocains évoluant au Maroc et dans divers pays européens, que l’on surnomme désormais « United Colors of Morocco », n’est pas dû au hasard. A l’instar de ce qu’avait fait la France en créant le centre de formation de Clairefontaine en 1988, c’est-à-dire dix ans avant sa première étoile avec Zizou en 1998, et ce qu’a fait l’Allemagne par la suite, la Maroc a compris qu’il fallait créer les instances nécessaires et patienter une bonne dizaine d’années avec de voir fleurir une équipe professionnelle de niveau mondial. L’équipe marocaine du Qatar 2022 est, en réalité, la première fournée de l’académie Mohamed VI de football créée en 2009, initiée par le Roi du Maroc, présidée par Mounir Majidi et dont la direction technique a été confiée à Nasser Larguet. Ce centre de formation, qui n’a rien à envier au centre français de Clairefontaine, promet de nouvelles pépites marocaines dans les années à venir.

Au-delà de la compétition, le Maroc a montré un bel esprit dans cette coupe du monde, tant à travers son coach, ses joueurs qu’à travers ses supporters.


Au-delà de la compétition, le Maroc a montré un bel esprit dans cette coupe du monde, tant à travers son coach, ses joueurs qu’à travers ses supporters. Avant le match contre la France, la diaspora marocaine a fait circuler un message pour inviter les supporters à ne pas faire de débordements et à faire la fête quelle que soit l’issue du match. Cela a fonctionné et cet avertissement a, d’une part, isolé les extrémistes qui n’ont rien à voir avec le public marocain et, d’autre part, a incité tous les franco-marocains à assumer leur binationalité, à féliciter les Bleus et à les supporter pour la finale. De même que lors du chant de la Marseillaise en début de la demi-finale, on a vu les Marocains dans la tribune demander à quelques brebis galeuses d’arrêter de siffler et de respecter l’hymne national de la France.


Désormais, pour le football mondial, il faudra compter avec l’équipe du Maroc, et ce, quelle que soit l’issue du match de sa petite finale de ce samedi 17 décembre 2022 face à la Croatie. Ce sera un match pour départager ces deux équipes qui ont réalisé un match nul 0-0 dans la phase de poule. Mais, pour Hoalid Regragui, c’est aussi la dernière occasion pour faire « goûter » aux remplaçants à cette coupe du monde. Il a envie de faire plaisir à tous ses joueurs. Peut-être nous réservera-t-il une nouvelle bonne surprise ? A suivre !


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